En 2025, un retraité français perçoit en moyenne 1 531 euros bruts par mois, tous régimes confondus. Ce montant varie fortement selon le parcours professionnel, le sexe et la catégorie de pension. Les dispositifs de revalorisation annuelle n’effacent pas les écarts persistants entre anciens salariés du privé, fonctionnaires et indépendants.
La réforme des retraites entrée en vigueur en septembre 2023 modifie certains critères d’attribution et de calcul, impactant directement les montants pour les nouveaux pensionnés. Les pensions de réversion, les complémentaires et les minimas sociaux complètent un paysage en constante évolution.
Revenu moyen des retraités en France : où en est-on en 2025 ?
Les chiffres publiés par la drees dessinent le tableau : le revenu moyen retraite France s’établit à 1 531 euros bruts mensuels en 2025. Une fois les cotisations sociales déduites, la pension nette avoisine 1 400 euros. Tous les retraités résidant sur le sol français sont concernés, qu’ils relèvent du privé, de la fonction publique ou d’un régime indépendant. Le niveau de vie médian des retraités se situe légèrement au-dessus de celui de la population générale, ce qui traduit une certaine résilience malgré la pression de l’inflation.
Mais la moyenne ne dit pas tout : les situations individuelles varient. Pour les anciens salariés du privé, la pension nette mensuelle atteint environ 1 450 euros, tandis que les ex-fonctionnaires touchent près de 2 100 euros. Du côté des pensions de réversion, le montant tourne autour de 700 euros. Ces écarts s’expliquent par l’hétérogénéité des parcours professionnels, des régimes de retraite et des salaires perçus au cours de la vie active.
Pour donner une idée précise des niveaux de pension, voici ce que révèlent les chiffres :
- Pension moyenne brute : 1 531 euros mensuels
- Pension moyenne réversion : 700 euros
- Niveau de vie médian des retraités : supérieur à la moyenne nationale
La différence entre euros bruts et euros nets continue d’interpeller de nombreux retraités, surtout face à l’augmentation des charges et à la fiscalité. L’ajustement annuel des pensions, indexé sur l’inflation, tempère la baisse du pouvoir d’achat, mais ne compense pas intégralement toutes les hausses de dépenses. Les retraités restent cependant relativement protégés par rapport à d’autres catégories de la population.
Quels facteurs expliquent les écarts de pension entre les retraités ?
La pension moyenne affichée masque de profondes disparités. Plusieurs critères interviennent dès l’ouverture des droits à la retraite. L’âge moyen de départ à la retraite reste déterminant : chaque trimestre cotisé compte et chaque période d’inactivité se ressent sur le montant versé. Les femmes, davantage concernées par les interruptions liées à la maternité ou au temps partiel, voient leur pension réduite d’environ 40 % par rapport à celle des hommes, avant prise en compte des dispositifs de réversion et des majorations pour enfants.
Le déroulement de la carrière fait aussi la différence. Si le cumul emploi-retraite permet d’améliorer le niveau de vie, il ne concerne qu’une minorité. À l’opposé, les bénéficiaires du minimum vieillesse (Aspa) touchent bien moins : près de 1,7 million de personnes en 2025, avec un plafond de 1 012 euros mensuels pour une personne seule. Ce dispositif demeure indispensable pour ceux dont la carrière a été morcelée ou incomplète.
L’ancienneté sur le marché du travail entre aussi en ligne de compte. Un départ anticipé, qu’il soit volontaire ou subi, réduit la pension. L’âge moyen de départ s’établit à 62,7 ans, mais les différences restent notables selon les régimes et les histoires professionnelles. Enfin, la majoration pour enfants, souvent ignorée, ajoute un complément appréciable, particulièrement pour les femmes ayant élevé plusieurs enfants.
Catégories de retraités : des montants différents selon les profils
Les données de la drees mettent en lumière les écarts entre catégories de retraités. La pension moyenne dépend en grande partie du régime d’affiliation. Les anciens salariés du privé, affiliés au régime général et à l’Agirc-Arrco pour la complémentaire, perçoivent en 2025 une pension globale proche de 1 520 euros bruts par mois. À l’opposé, la fonction publique affiche des pensions moyennes autour de 2 200 euros bruts. Les régimes spéciaux, SNCF, RATP, EDF, vont au-delà de 2 400 euros bruts mensuels, grâce à des carrières souvent plus longues et à des règles de calcul avantageuses.
Le statut professionnel avant la retraite pèse lourd : artisans, commerçants et autres indépendants restent sous la barre nationale, avec 1 100 euros bruts par mois en moyenne. Les cadres, eux, bénéficiant d’un parcours ascendant et d’une complémentaire solide, dépassent fréquemment les 2 700 euros bruts mensuels.
La pension de réversion représente une ressource majeure pour près de 4,4 millions de personnes, très majoritairement des femmes. Son niveau, autour de 700 euros bruts, dépend du régime et du niveau de ressources du conjoint survivant.
- Pension moyenne régime général : 1 520 euros bruts/mois
- Pension moyenne fonction publique : 2 200 euros bruts/mois
- Pension moyenne indépendants : 1 100 euros bruts/mois
- Pension moyenne régimes spéciaux : 2 400 euros bruts/mois et plus
Le niveau de vie médian des retraités, une fois les impôts et cotisations sociales prélevés (CSG, CRDS…), approche 2 100 euros mensuels en 2025. Ce chiffre global masque cependant une réelle diversité de situations, fruit d’un système complexe et d’histoires professionnelles très différentes.
Ce que les dernières réformes changent concrètement pour votre pension
La réforme de 2023 a repoussé l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Pour la génération 1968, cela équivaut à deux années de travail supplémentaires, à condition d’avoir validé l’ensemble des trimestres requis. L’objectif : préserver la viabilité financière du système, tout en évitant de faire reposer l’effort sur les seules générations actives. Déjà, les statistiques évoluent : l’âge moyen de départ augmente, retardant l’accès aux droits pour bon nombre de futurs retraités.
Les revalorisations récentes des pensions de base et de l’Agirc-Arrco, alignées sur l’inflation, limitent la perte de pouvoir d’achat. En 2025, la pension de base grimpe de 5,3 %, tandis que l’Agirc-Arrco majore de 4,9 %. Ces évolutions, pour utiles qu’elles soient, laissent subsister de forts écarts liés aux carrières hachées ou au temps partiel, notamment chez les femmes.
Pour illustrer les changements majeurs, voici les principales évolutions apportées par la réforme :
- Allongement de la durée d’assurance : la génération 1965 doit désormais justifier de 172 trimestres pour une pension à taux plein.
- Pénalités temporaires Agirc-Arrco : leur suppression depuis décembre 2023 évite toute minoration de la retraite complémentaire pour un départ dès l’âge légal.
- Revalorisation du minimum contributif : il atteint 884 euros bruts par mois, offrant un mieux aux petites pensions.
La réforme introduit aussi de nouvelles modalités de cumul emploi-retraite, permettant d’augmenter le montant de la future pension pour ceux qui poursuivent une activité. Les prélèvements sociaux restent inchangés : CSG, CRDS et CASA continuent de s’appliquer aux pensions supérieures à 1 240 euros nets par mois.
Entre ajustements réglementaires et parcours de vie, la retraite en France continue de dessiner un paysage mouvant, fait d’attentes, d’arbitrages et d’inégalités persistantes. À chacun de tracer sa voie dans cette équation, où chaque trimestre compte et chaque choix pèse sur l’équilibre des années à venir.


