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Personne âgée : Pourquoi boit-elle beaucoup d’eau ?

Un chiffre brut peut parfois faire basculer une certitude : l’excès d’eau, passé un certain âge, devient un piège bien plus courant qu’on ne veut l’admettre. Quand le sodium vient à manquer, le corps s’embrouille, la pensée vacille, les muscles lâchent. Et la chute n’est pas qu’une image.

Les règles classiques d’hydratation n’ont plus la même valeur à mesure que les années s’accumulent. Médicaments à répétition, maladies qui s’installent, chaque détail pèse dans la balance et transforme la gestion de l’eau en exercice d’équilibriste. Chez les seniors, ajuster au millimètre les apports hydriques devient une affaire sérieuse, qui réclame attention et solutions sur-mesure.

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Comprendre les besoins en eau chez les personnes âgées

Ce n’est pas un mythe : la sensation de soif s’amenuise avec le temps qui passe. Plusieurs mécanismes biologiques entrent en jeu : le cerveau capte moins bien le manque d’eau, les reins filtrent moins efficacement, et l’organisme peine à conserver l’eau. Résultat, la personne âgée glisse facilement vers la déshydratation. Pourtant, un autre scénario existe : certains seniors, échaudés par la peur de manquer, se forcent à boire, parfois bien au-delà de leurs véritables besoins.

Chez les plus de 70 ans, l’eau ne compose que la moitié du poids corporel, bien moins que chez les plus jeunes. L’équilibre hydrique, donc, se joue sur un fil. En France, la référence tourne autour de 1,5 litre d’eau par jour, toutes sources confondues. Mais ces chiffres varient : activité physique, météo, état de santé, traitements en cours, chaque facteur change la donne.

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Voici ce qui contribue concrètement à cet équilibre fragile :

  • Les fruits et légumes riches en eau comme la pastèque, le concombre ou la tomate, apportent leur lot de liquides tout en compensant les pertes dues à la respiration, à la transpiration ou à certains médicaments diurétiques.
  • La consommation d’eau doit s’évaluer à l’aune des besoins spécifiques, car trop boire peut épuiser des reins déjà affaiblis.

L’attention portée à l’hydratation doit donc s’ancrer dans la réalité de chaque individu. Certains âgés, par crainte de la déshydratation, gonflent leur apport en eau. Mais la surconsommation n’est pas un détail anodin : elle réclame parfois l’avis du médecin pour éviter des déséquilibres parfois sévères.

Boire beaucoup : quand l’hydratation devient un risque

Le réflexe de trop boire pour se prémunir de la déshydratation se retourne parfois contre la personne âgée. Le corps, moins efficace avec le temps pour éliminer l’excédent d’eau, se retrouve vite saturé. Les reins ralentissent, et l’équilibre du sodium se fragilise.

Un excès d’eau provoque une chute du sodium sanguin, c’est l’hyponatrémie. Confusion, épuisement, crampes, voire convulsions dans les formes graves, s’installent. Les seniors sous diurétiques ou anti-inflammatoires voient leur vulnérabilité décuplée.

Les risques, concrets, sont à garder en tête :

  • Une consommation excessive d’eau sollicite à l’excès le système rénal déjà fragilisé.
  • Des apports dépassant les trois litres par jour augmentent le danger d’hyponatrémie.
  • La diminution de la sensation de soif ne met pas à l’abri d’une surhydratation silencieuse.

Tout l’enjeu réside dans la mesure : boire, oui, mais en fonction de sa situation et non par automatisme. Les professionnels de santé insistent : chaque parcours médical requiert un ajustement précis des apports hydriques. Pour la personne âgée, la quantité d’eau doit se caler sur ses besoins, ses habitudes, et les recommandations de son médecin.

Quels signes doivent alerter sur la surhydratation ?

Déceler la surhydratation chez un senior exige un œil attentif. Les premiers signes se faufilent : confusion, fatigue inhabituelle, troubles de l’équilibre. La prudence s’impose, surtout lors de grosses consommations d’eau, en période de canicule ou sous traitement qui bouscule l’équilibre hydrique.

Pire, des troubles neurologiques peuvent surgir : maux de tête, somnolence, convulsions dans les cas critiques. La dilution du sodium perturbe parfois soudainement l’orientation ou la parole. Des indices physiques sont à surveiller : gonflement des membres, prise de poids rapide, crampes. Le pli cutané, si utile pour détecter la déshydratation, ne sert à rien ici.

Les signes qui doivent alerter sont les suivants :

  • Fatigue et apathie qui ne s’expliquent pas
  • Confusion, pertes de mémoire
  • Œdèmes aux chevilles ou aux mains
  • Crampes, nausées, instabilité à la marche

Surveiller le niveau d’hydratation doit aller de pair avec un dialogue régulier avec le médecin traitant. Au moindre doute, un dosage du sodium dans le sang permet de trancher. Chez les seniors, mieux vaut prévenir : adapter les apports, tenir compte de l’état général, rester attentif à tout changement d’attitude ou de forme.

personne âgée

Des conseils simples pour une hydratation adaptée au quotidien

Pour éviter la déshydratation, mieux vaut ajuster les apports hydriques avec discernement. La personne âgée doit boire régulièrement, même si la soif ne se fait pas sentir, car ce signal se fait discret avec les années. Fractionner les prises aide : un verre d’eau du robinet au réveil, une tisane dans la matinée, un verre à chaque repas. Multiplier les saveurs, eau, bouillon, infusion peu sucrée, favorise la motivation à boire.

Intégrer chaque jour des aliments gorgés d’eau (pastèque, concombre, tomate, pêche, soupe de légumes) complète la couverture des besoins hydriques tout en fournissant vitamines et minéraux. Varier les couleurs et la fraîcheur de l’alimentation s’avère bénéfique, surtout en fonction de la saison.

Les journées chaudes, surtout en été à Paris ou ailleurs, exigent une attention redoublée. Rafraîchir la pièce, limiter les efforts physiques en pleine chaleur, proposer à boire régulièrement sans attendre la soif sont autant de gestes qui comptent.

Voici quelques repères pour instaurer une routine sûre :

  • Alterner les boissons : eau, tisanes, soupes claires
  • Surveiller la quantité et la couleur des urines, indicateurs directs du niveau d’hydratation
  • Limiter les boissons sucrées ou alcoolisées

Le Programme National Nutrition Santé recommande en général 1,5 litre d’eau par jour, à moduler selon la santé et la météo. Adapter au cas par cas, avec l’avis du médecin, permet d’éviter les dangers de la déshydratation, un enjeu de taille pour les seniors. Un geste simple, une attention quotidienne, et le cap reste droit, même lorsque l’âge avance.

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